C'est un vaste sujet extrêmement intéressant et le témoignage de chacun peut apporter quelque chose. Comme d'habitude sur ce forum, il s'agit avant tout d'échanges; nul besoin de rentrer dans un débat de qui a tort ou a raison mais juste d'échanger, renforcer ou se créer une opinion sur le sujet.
Premièrement, qu'est ce que la "loudness war" ?
Et bien, tout est dans le titre, la guerre du volume. mais pourquoi cette guerre ? Quelle utilité ? Et surtout quel impact réel sur la musique ?
La base de ceci est en fait très simple et consiste à "écraser" les transitoires les moins perceptibles au mastering via le limiting afin de compresser la dynamique global d'un morceau et le rapprocher ainsi toujours plus près du 0db (limite absolue avant la dégradation du signal par saturation numérique) durant tous les passages mêmes les plus faibles.
Dis comme ça, on en dégage deux avis :
-"Cool, mon groupe va pouvoir sonner lourd et puissant tout le temps".
-"Fais chier, ça va niquer toute la dynamique"
Comme évoqué par AL, les choses sont légèrement plus compliquées que ça mais avant d'aller plus loin une question semble essentielle : Pourquoi la loudness war ?
La réponse est quasiment la même d'un ingé à l'autre : "Pour ne pas avoir à toucher le volume quand les albums s'enchaînent dans mon ipod ou autre lecteurs."
Et c'est tout, il y a 20 ans, les albums était masterisés bien plus bas et c'était tout aussi cool (je ne suis pas nostalgique je précise), si quelqu'un veut écouter un album libre à lui de monter ou de baisser le volume; Tesseract est un groupe de metal masterisé assez bas par rapport aux autres et ça ne change rien, ils sont tout aussi écoutés que les autres groupes voire plus de même que le dernier AAL qui est un assez bas.
Mais pourquoi 0db ? Comme évoqué plus haut c'est la limite absolue, impossible d'aller plus loin sans que le signal se mettent à "crépiter". Cette "guerre" n'a donc pas un but musical mais bien davantage commercial. On peut même carrément dire que c'est une guerre entre ingés et entre groupes.
Après tout qui n'a jamais rêvé de sonner plus fort que le voisin ?
J'en profite pour faire également un petit aparté personnel. Comme certains le savent, l'album de mon groupe Defaced est en finalisation de mastering (ne reste que quelques fades). Pour trouver la bonne personne adapté à mon groupe, j'ai reçu environ une quinzaine de tests masters tous très différents. Certains très forts (dont un venant du mec qui a masterisé Maître gimms lol), certains très nuls, certains bons et un parfait. Et celui qui était parfait était le moins fort (comparé aux autres).
Pourquoi me direz-vous ? Car plus on limite et plus l'élément qui passe à la trappe est la caisse claire. Un album sans caisse claire qui tape fort est déprimant.
Soyez donc attentif à ça au mastering, à la caisse claire.
Je précise tout de suite, je suis un metalleux et donc la majorité des albums que j'écoute sonnent très (trop) forts. Les exemples sont légions : metallica avec death magnetic, Lamb of God, heart of a coward...
Au delà de toutes explications techniques, le volume est aussi quelque chose d'extrêmement flatteur, comme le surplus de graves, et nombre sont les groupes à croire qu'ils sonnent mieux car ils sonnent plus fort à cause de ce faux sentiment de puissance.
En guise d'ouverture, je vais aussi ouvrir trois sujets :
- Le volume fort constant fatigue les oreilles et nuit aux nuances. Ecouter un album de dix morceaux masterisé à blinde et les oreilles se fatiguent, c'est inévitable et cela crée l'ennui chez l'auditeur. D'ailleurs, plus vous voulez que votre album sonne fort et plus il doit être médium (exemples cités plus haut et même the hacktivits pour le coup), les graves prenant beaucoup d'énergie; attention également aux cymbales qui risquent de faire un bon sonnore au mastering (les sons faibles étant réhaussés par le limiter).
- Quand vous écoutez un mastering, comparez le toujours au mixe. Mon conseil est d'importer le mixe et le mastering dans une même session, de matcher les niveaux (en gros baisser le mastering au même niveau que le mixe) et de switcher entre les deux pour entendre ce que votre mixe est devenu au mastering (plus chaud, plus précis, brouillon... autant d'adjectifs que vous voulez)
- le mastering est un truc de branleur. Pourquoi ? Parce qu'une grande majorité de gens ne savent pas ce que c'est et vois ça limite comme un truc mystique. J'évoquais plus hauts des tests master de mon groupe, et bien je vous assure que mon mastering (et je n'en avais jamais fait avant) était meilleur (car ne pompais pas, respecté plus le mixe...) que certains dit "pro" et qui pompait à mort. A 50 euros le morceau, le sens de l'humour est requis. Donc tout le monde peut faire du mastering et il est temps de le démystifier. La plupart des mastetings ne nécessitent que 4 plugs in à savoir une eq qui enlève des fréquences, une mastercomp, une eq qui booste certaines fréquences et un limiter (si le mixe est bien fait évidemment).
Dernier petit conseil, quand vous écoutez un comparatif mixe/mastering faîte le sur les meilleures enceintes possibles. Par contre, quand vous comparez des mastering, les pires enceintes telle que pc, voiture ou autres sont de mises. Pour une raison qui m'échappe, on entends directe quand un mastering pompe sur des mauvais enceintes et gardez à l'esprit que votre publique va écouter vos morceaux à 99% du temps sur des enceintes de merde voire des écouteurs d'ipod.
Juste histoire d'enterrer un préjugé aussi: 'Si on veut passer à la radio, il faut être très limité au mastering."
FAUX, les radios relimitent toujours par derrière de même que soundcloud, itunes, sptotify, youtube... Ce n'est donc pas un argument en faveur de la loudness.
Voilà, au plaisir de continuer à échanger sur ce sujet les gars.